C’est l’histoire émouvante et profondément inspirante de Phakyab Rinpoché, moine bouddhiste qui a sauvé sa propre vie par une pratique intense de méditation.
« La méditation m’a sauvé », tel est le titre d’un livre merveilleux que j’ai lu l’an dernier, quand ma sœur aînée me l’a mis entre les mains. Elle venait de subir une intervention chirurgicale délicate et invasive, et c’est ce livre qui l’a aidée à surmonter les douleurs post-opératoires. Fort heureusement, non seulement son opération fut un succès, mais sa convalescence aussi s’est avérée remarquable ! Et dans son propre chemin de guérison, elle a choisi de s’engager dans la spiritualité bouddhiste de compassion universelle. Je partage avec vous ici l’histoire contée dans ce livre.
L’histoire singulière de Phakyab Rinpoché
Comme son nom l’indique, ce livre remarquable raconte l’histoire singulière d’un moine tibétain qui s’est guéri par la méditation. Suite à une enfance rude mais joyeuse sur les hauts plateaux tibétains, c’est à 12 ans que la vocation pousse ce futur moine à rentrer dans un monastère bouddhiste. Après 20 ans d’études et de pratiques monastiques, il est incarcéré par l’armée populaire chinoise qui occupe et brutalise le peuple tibétain. En prison il subit de graves sévices et tortures, comme de nombreux compatriotes d’infortune. Il réussit à s’évader après quelques mois, et s’en sort avec de sévères séquelles à la cheville droite.
C’est aux Etats-Unis où il s’exile que le diagnostic tombe quelques années plus tard : l’amputation est la seule manière de sauver sa vie suite à la gangrène qui ronge sa cheville puis sa jambe droite. Mais cet être de lumière écoute sa voix intérieure, sa philosophie bouddhiste et son maître leDalaï-lama qui lui dit :
« Pourquoi cherches-tu la guérison à l’extérieur de toi ?
Tu as en toi la sagesse qui guérit. »
Méditant aguerri, il décide de refuser l’amputation (« Couper n’est pas soigner ») et de tenter de guérir par un protocole très structuré de méditations spécifiques et mantras successifs, qu’il pratique chaque jour pendant de nombreuses heures.
Six mois de traitements hospitaliers et d’antibiothérapie n’ont apporté aucun résultat. Au contraire, la chair et les tissus se sont nécrosés. Mais quelques semaines seulement de méditations conscientes et consacrées ont lancé, doucement, le processus de guérison et en trois ans Phakyab Rinpoché est entièrement guéri, contre toute attente et à la grande surprise de la médecine moderne.
Le chemin vers la guérison
La pratique que Phakyab Rinpoché a adoptée sur son chemin de guérison est complexe et sans doute réservée aux méditants expérimentés. Elle se base sur deux grands principes :
- Baigner en permanence dans une attitude de compassion éveillée et d’amour inconditionnel pour tous les êtres (ce qui est le principe même du bouddhisme pour éliminer toutes les souffrances) permet de créer un état de félicité immense qui fournit les conditions idéales pour la guérison intérieure, et donc extérieure.
- La méditation en pleine conscience, basée sur les souffles de vie, focalisée sur la région anatomique à soigner et visualisant la lumière dans les flux nerveux subtils à rétablir, permet de déclencher des processus d’auto-guérison peu connus mais d’une remarquable efficacité.
Phakyab Rinpoché réalise ceci :
« Mon corps est malade, certes, mais mon esprit ne l’est pas. »
Cette prise de conscience est un pas de géant!
« L’accumulation d’un temps de pratique de méditation significatif est nécessaire pour rectifier les habitudes négatives et les remplacer par des habitudes justes aux trois niveaux du Corps, de la Parole et de l’Esprit. Une fois trouvée l’harmonie intérieure, la méditation permet de se familiariser avec la nature la plus subtile de l’esprit. Cette présence éveillée, que l’on découvre au plus profond de ses pensées, tel est l’objet de l’attention formant la base de la paix intérieure véritable, qui naît de la contemplation. »
C’est en parvenant à dissocier son état d’esprit de son ressenti physique pénible, que Phakyab Rinpoché a réussi à non seulement diminuer sa douleur, mais aussi déclencher une guérison de ses tissus qui s’est achevée en trois ans. Il s’est sauvé par la force de son esprit, là où la médecine a échoué.
Cette histoire poignante m’a ouvert les yeux sur de grandes vérités qui peuvent nous apporter non seulement des réponses à nos questions fondamentales, mais aussi de précieuses leçons de vie.
De précieuses leçons de vie
Toutes les souffrances proviennent de l’esprit, c’est pourquoi on peut les effacer par l’esprit.
« Je trouvais dans mes dédicaces pour le bonheur d’autrui la base de ma paix intérieure. Ce n’est pas en fuyant la souffrance qu’on y met fin. En la comprenant et en l’acceptant, on cesse de s’opposer à elle et on se donne une chance de l’éliminer pour soi-même et pour tous les êtres. »
« Si on entraîne l’esprit, il devient possible de le transformer. C’est pourquoi il est important de cultiver et d’entretenir des émotions positives telles que l’amour, la bienveillance, la compassion, l’ouverture et la sagesse, nées au contact de la vérité. »
« D’autres religions ou d’autres pratiques méditatives telles que le Reiki ou le Qi Gong, par exemple, peuvent soigner des maladies aussi graves que le cancer ou le sida. En fait, ce n’est pas telle ou telle tradition qui donne la guérison, c’est de savoir utiliser l’énergie de son esprit. »
Un miracle?
Selon le Dr. Lionel Coudron,
« La guérison de Rinpoché est un miracle. Un miracle de la vie et de ses possibilités qui nous force à nous émerveiller. Sa guérison est le fruit d’une pratique appliquée et non pas d’une foi intense et ponctuelle. »
« Rinpoché nous montre un chemin qui est de l’ordre du possible par un « entraînement ». Ce chemin est celui qui consiste à développer la compassion et la faculté de concentration appliquée avec bienveillance à son corps. »
L’effet de la méditation sur le corps physique
« Par la visualisation et par l’attention bienveillante que l’on porte au corps en se concentrant sur tel ou tel point où la pathologie s’est déclarée, on induit concrètement une véritable action physiologique. En visualisant positivement le fonctionnement de l’organisme, notre cerveau et notre corps sont en action pour lui permettre de se rétablir.»
« Le stress favorise l’expression de certains gènes responsables de la maladie et le bonheur, à l’inverse, permet à d’autres gènes de s’exprimer pour faciliter le bon fonctionnement de notre organisme.»
« Le bien-être eudémonique, c’est-à-dire le plaisir que l’on éprouve à être bienveillant envers autrui, est beaucoup plus puissant que le plaisir hédonique ».
Ceci explique que le fait d’être comblé en réussites extérieures et autres richesses ne suffira jamais à nous rendre pleinement heureux…
« Faire le bien et se sentir bien ont des effets très différents sur le génome: dans le premier cas, on observe une faible expression des gènes pro-inflammatoires et une forte expression des gènes antiviraux, permettant la fabrication d’anticorps. »
Une pratique accessible à tous
« La compassion, une méditation basée sur l’ouverture du coeur, est à la portée du plus grand nombre. Méditer est accessible à chacun! »
« Vingt minutes par jour contribuent à la réduction de l’anxiété et du stress, ainsi qu’aux risques de rechute en cas de dépression grave. Si le cerveau est sollicité régulièrement, une trentaine de jours suffiront pour provoquer une modification des fonctions neuronales. »
« La bienveillance a un effet positif sur le système immunitaire, supérieur à n’importe quelle autre émotion! »
Méditer sur la compassion est une voie de guérison
Le Dr. Coudron rajoute :
« Phakyab Rinpoché nous invite à transformer notre esprit sans attendre d’être gravement malades et, surtout, sans rien rejeter de nos protocoles de soins. Il nous prouve de manière convaincante que méditer sur la compassion est une voie de guérison. »
« C’est un encouragement à développer plus de bonté dans notre quotidien. En nous inspirant de lui, nous pourrions vivre, en meilleure santé, une vie plus juste et plus heureuse pour nous-mêmes et pour nos proches. »
L’exemple de ma soeur Claire
L’histoire de Phakyab Rinpoché m’a touchée de près, puisqu’elle a d’abord touchée ma soeur alors qu’elle traversait une véritable épreuve pour sa santé. Nous, sa famille, ainsi que tous ses proches, lui avons apporté un amour inconditionnel, et toute notre bienveillance. Suivant les conseils de Rinpoché, elle s’est mise à méditer avec une régularité impressionnante, ce qui a sans aucun doute renforcé et accéléré sa guérison. Sa pratique du bouddhisme a profondément changé son rapport à elle-même ainsi qu’aux autres et sa transformation est une réelle inspiration. C’est cette histoire aussi que j’ai voulu partager, afin que toutes les personnes qui doivent affronter de telles épreuves puissent trouver l’espoir de la guérison.
Livre « La méditation m’a sauvé »
Je vous encourage vivement à lire le livre « La méditation m’a sauvé » de Phakyab Rinpoché et Sofia Stril-Rever, si cette histoire vous a touché, vous pouvez le trouver ici.